Université d’été du Revenu de Base


Université d’été du Revenu de Base

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Cet été a eu lieu la première université d’été du revenu de base (extraits choisis).

La première université d’été du revenu de base, qui s’est tenue près de Périgueux du 21 au 23 août 2014, a permis de rapprocher les différents courants qui militent pour le revenu de base et de faire grandir le Mouvement Français pour un Revenu de Base (MFRB). Retour sur les moments forts de ces trois jours.

Fruit d’un travail de plusieurs mois, la première université d’été du revenu de base fut un succès, ayant réuni près de 600 participants, dont une quarantaine d’intervenants et une cinquantaine de bénévoles.

Un programme pour tous les goûts

Au total, 7 conférences plénières, 2 ‘conférences gesticulées’, une avant-première et plus de 25 ateliers ont constitué le programme de réflexion de cette riche université. Création monétaire, métamorphoses du travail, féminisme, décroissance, expérimentations, écologie, technologie, financement, économie collaborative, agriculture, démocratie… de nombreuses problématiques ont été abordées et développées par les différents intervenants… et les participants !

« La crise économique est issue, notamment en France, d’une incapacité à s’adapter à des réalités. On continue à alimenter un système qui fonctionne mal et qui ne sert pas la démocratie. Ceux qui souffrent le plus de ce système, ce sont ceux que l’on entend le moins » — Michel Meunier.

Les temps forts de ces 3 journées :

  1. la première conférence plénière était dédiée à la critique de certains points de vue féministes sur le revenu universel. Un défi relevé avec brio par Agnès Maillard et Carole Fabre, activiste pour un revenu de base et initiatrice de la pétition pour un revenu de vie, qui ont su développer, sous forme de dialogue, les arguments féministes pour et contre le revenu de base sur les plans historique, philosophique et pratique. Des réflexions qui invitent également à remettre en question notre approche de la structure familiale.
  2. La première soirée de cette université a ensuite été consacrée à la présentation officielle du nouveau film de Michaël le Sauce, « Un revenu pour la vie », en présence du réalisateur et de plusieurs intervenants du film. « Parler d’un revenu de base, c’est envisager de s’autoriser à rêver ».
  3. Le moment phare de la deuxième journée — certainement la plus chargée — fut la plénière intitulée « Les sept péchés du système socio-fiscal français », avec Marc de Basquiat, expert de l’approche fiscaliste du revenu de base et auteur d’une thèse en économie sur le sujet (Vous pouvez en retrouver la démonstration sur ce lien).
  4. Cette conférence a été suivie d’un atelier très prisé dédié au financement du revenu de base axé sur la présentation des propositions développées par Marc de Basquiat, dont vous pouvez retrouver la présentation ici.
  5. Et si nous écrivions nous-même notre revenu de base ? Après une nouvelle session d’ateliers, tous les participants se sont réunis dans l’auditorium pour deux plénières. La rencontre avec Étienne Chouard, penseur très prolifique sur les questions de démocratie, était particulièrement attendue. Sans se considérer comme expert de cette question, Étienne Chouard sympathise avec les idées de revenus inconditionnels déconnectés de l’emploi, qu’il qualifie même de «bombe atomique contre notre dépendance à la monnaie ». Étienne Chouard est donc venu nous proposer une démarche innovante lors d’un atelier constituant, dont l’objectif a été d’écrire nous-même des textes de lois qui garantiront un revenu de base à tous les citoyens dans la Constitution. Un atelier très suivi qui a permis aux participants de se réapproprier le pouvoir d’écrire les lois et de créer eux-mêmes les conditions de l’instauration d’un revenu de base inconditionnel.
  6. Créer nous-même notre revenu de base, c’était aussi l’objet de l’atelier de présentation de la Théorie Relative de la Monnaie avec Stéphane Laborde que vous pouvez visionner ici.
  7. Le revenu de base comme alternative à l’exploitation des internautes. La deuxième plénière du vendredi 22 août a permis d’aborder l’idée d’un revenu de base par un tout autre chemin : celui de l’évolution technologique, du développement des réseaux sociaux, de l’agrégation des données personnelles et de leur exploitation par les entreprises commerciales.
  8. Pour clôturer en beauté cette journée déjà bien dense, Alexis Lecointe, du collectif « Les Zooms Verts », a présenté en avant-première sa conférence gesticulée sur le thème « Travail libre, revenus de base et autres rêvolutions ».
  9. La troisième et dernière journée a été marquée par une conférence dite de « convergence » dont l’objectif, après avoir débattu pendant 2 jours et demi, a été de tenter d’identifier les points d’accord ou de désaccord entre les différents courants du revenu de base. Un exercice difficile, voire impossible ? Ainsi, Vincent Liégey a tenu à rappeler que « le revenu de base n’est pas une simple question comptable », mais une ouverture sur une société basée sur une économie radicalement différente : plus locale, respectueuse de l’environnement, déconnectée du pouvoir de l’argent. Frédéric Bosqué, bien que fervent défenseur d’un revenu de base suffisant pour vivre, a renchéri en déclarant qu’il soutiendrait un projet de loi qui instaurerait un revenu de base inconditionnel même à 1€ par mois, car il constituerait un premier pas vers un changement de paradigme. Le philosophe Jean Zin a également tenu à affirmer l’urgence sociale du revenu de base, tout en soulignant l’impossibilité politique d’obtenir — à l’heure actuelle — un revenu de base « suffisant ». Autrement dit, il faut relativiser l’importance du montant du revenu de base, et travailler à intégrer le revenu de base dans des projets de société cohérents et progressistes. Ainsi Marc de Basquiat a tenu à réaffirmer son attachement aux acquis sociaux de l’après guerre, et a appelé le MFRB à intégrer dans sa charte la volonté de ne pas les remettre en cause.
  10. Après ce beau moment d’unité pour le Mouvement Français pour un Revenu de Base, dont la démarche transpartisane est l’une des clés de voûte, l’auditorium a laissé la place à Gérard Foucher pour sa conférence gesticulée « Les secrets de la monnaie ». Une conférence très suivie et appréciée, dans laquelle il a expliqué les ressorts de la création monétaire et l’urgence de réformer le système monétaire, pour conduire à la mise en place d’un revenu de base pour tous.

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Voici à toutes fins utiles une petite série de 4 vidéos expliquant ce qu’est le revenu de base, ou cette page sur wikipédia :

« Le revenu de base est un revenu versé par une communauté politique à tous ses membres, sur une base individuelle, sans conditions de ressources ni obligation de travail, selon la définition du Basic Income Earth Network (BIEN). Il reconnaît la participation de l’individu pour la société, indépendamment de la mesure de l’emploi. »

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Après une première BD réalisée par Hélène Pouille dans les dernières semaines de l’initiative citoyenne européenne, voici une seconde très belle réalisation publiée en deux parties sur le blog Nepsie.fr, et sous licence libre creative commons qui vous autorise explicitement à réutiliser l’œuvre à condition de ne pas la modifier, de ne pas en faire un usage commercial, et évidemment, de citer l’auteur !

Dans cette bande dessinée, Nepsie part du rapport au travail (planche 1) puis présente une série de solutions telles que la baisse du temps de travail, le salaire à vie et le revenu de base (planche 2), solution qu’elle détaille davantage.

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Pour finir ce billet, je souhaitais partager cet hommage à un grand économiste malheureusement décédé il y a peu de temps : Yoland Bresson.

« Yoland Bresson, économiste précurseur du revenu d’existence en France, s’est éteint pendant l’été. Nous tenons à lui rendre hommage pour l’infatiguable combat qu’il aura mené pour faire avancer l’idée, en France et dans le monde. »

« Yoland était présent lors de l’assemblée fondatrice du BIEN à Louvains la Neuve en 1986. Il était l’organisateur principal du Congrès du BIEN à Paris St Maur en 1992. Et il est resté au cours de ces 30 années un fidèle compagnon de pensée et de combat. Comme d’autres avant et après lui, il sera mort sans avoir vu la réalisation d’une proposition à laquelle il n’a cessé de croire. Si cependant, dans son pays comme ailleurs, elle finira par se réaliser, ce sera à lui et à des personnalités comme la sienne qu’elle le devra. » — Philippe van Parijs.

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